Le coût caché du succès : pourquoi la régulation du système nerveux est la compétence clé des entrepreneurs
Aug 27, 2025
Quand le succès devient toxique
J’ai souvent entendu dire qu’il fallait « donner tout ce qu’on a » pour réussir. Travailler toujours plus. Être toujours meilleur. Mais à quel prix, vraiment ? Et si ce succès, présenté comme la récompense ultime, était parfois toxique ?
C’est une question fondamentale pour les entrepreneurs. Parce que lorsque l’on se lance dans une aventure professionnelle, c’est généralement avec de l’élan, avec du désir, avec l’envie de créer quelque chose qui nous ressemble. Mais il arrive que ce projet, au lieu d’être une source de joie et d’épanouissement, devienne une spirale épuisante. On se retrouve aspiré par son activité, happé par les injonctions extérieures, au point d’oublier pourquoi on avait commencé. À l’heure des réseaux sociaux, la pression est encore plus forte : il faut publier sans cesse, être visible, montrer que l’on réussit. Alors on court après toujours plus de clients, de projets, d’argent, de reconnaissance. Et très vite, une question finit par s’imposer : à quel prix vivons-nous ce succès ? Dans quel état intérieur ?
Le coût invisible du succès entrepreneurial
La psychothérapeute Audrey Schoen a posé une question qui devrait résonner en chacun de nous :
« Quelle utilité à une entreprise prospère si votre famille (ou votre bien-être personnel) en souffre ? »
Ce rappel est essentiel. Parce que la réussite extérieure peut être éclatante : une entreprise qui tourne, une belle notoriété, des clients satisfaits. Mais si, dans l’ombre, cette réussite nous coûte nos nuits, notre santé, notre équilibre émotionnel, alors le prix est trop élevé.
La culture du « no pain, no gain » est encore très présente. On nous apprend à croire que la douleur est normale, que souffrir est une preuve de mérite. Mais ce conditionnement nous éloigne de l’essentiel. Car à force de normaliser l’effort jusqu’à l’épuisement, on finit par perdre la capacité de ressentir le plaisir. Le plaisir d’entreprendre, le plaisir de créer, le plaisir de savourer le chemin.
Les chiffres ne mentent pas : la santé mentale des entrepreneurs
Ce n’est pas une impression isolée. Les chiffres parlent d’eux-mêmes.
Une enquête récente montre que 87,7 % des entrepreneurs font face à au moins un problème de santé mentale. Cela veut dire que pratiquement 9 entrepreneurs sur 10 vivent avec de l’anxiété, un stress chronique, une forme d’épuisement ou encore le syndrome de l’imposteur.
Concrètement, plus d’un sur deux lutte contre l’anxiété, 46 % vivent un niveau de stress élevé, un tiers ont connu un burn-out, et un tiers encore sont rongés par ce sentiment de ne jamais être légitime. Et seulement 12 %,une infime minorité, disent ne pas rencontrer ces problèmes.
Les femmes entrepreneures sont encore plus exposées. Le syndrome de l’imposteur les touche à hauteur de 41 % contre 28 % chez les hommes. Les inquiétudes financières chroniques concernent 44 % d’entre elles, contre 37 % chez leurs homologues masculins. Autrement dit, même quand elles réussissent, elles doutent, elles se sentent fragiles, elles peinent à savourer leurs victoires. Et à cela s’ajoute la solitude : malgré les réseaux sociaux et l’hyper-connexion, un quart des entrepreneurs avouent se sentir seuls face au poids de leurs décisions et responsabilités.
Quand l’entrepreneuriat coupe du corps
Ce qui me frappe dans mon travail avec les entrepreneurs, et particulièrement les entrepreneures, c’est ce décalage croissant entre ce qui a poussé au départ et la manière dont on vit l’activité au quotidien. On commence parce qu’on a envie. Parce qu’on sent au fond de soi une énergie, un mouvement, une étincelle qui pousse à créer. C’est une sensation très incarnée, presque viscérale. L'appel d'entreprendre est somatique.
Mais très vite, la réalité de l’entrepreneuriat nous éloigne de ce ressenti. On passe de l’élan intérieur à la stratégie mentale, aux injonctions extérieures, aux modèles à copier. On se met à publier parce qu’il « faut » publier, à fixer des tarifs parce qu’il « faut » le faire de telle manière, à multiplier les actions pour correspondre à ce qu’on pense être attendu. Mais ce n’est plus un choix aligné, ce n’est plus un geste qui part du corps.
J’ai vu tellement de clientes me dire : « Je n’arrive plus à avancer. Je procrastine. Je n’ai plus de plaisir. » Et souvent, ce n’est pas parce qu’elles sont paresseuses, mais parce que leur corps leur dit « non ». Moi-même, j’ai vécu cela : quand j’ai essayé d’imiter des modèles qui ne me correspondaient pas, à être très présente sur les réseaux alors que ce n’était pas naturel pour moi, j’ai fini par me désengager de mon activité. La procrastination était le signal clair que je ne dirigeais plus mon entreprise à partir de mon corps, mais uniquement de ma tête.
Et c’est là que le succès devient amer. Car même lorsqu’il est là, il n’est pas ressenti. Le corps est fatigué, l’esprit est inquiet, le plaisir s’est évaporé.
Le système nerveux et la survie en mode permanent
Ce décalage entre ce qui paraît (succès) et ce qui est (stress) est une réalité physiologique. Lorsqu’on ignore les signaux d’alerte, on reste coincé dans des états nerveux qui ne devraient être que passagers. Soit en activation constante (le mode combat/fuite), soit en prostration (le mode figement).
Normalement, notre système nerveux alterne. Il s’active, puis il récupère. Mais dans un contexte de stress chronique, il perd cette flexibilité. Il reste bloqué. Et c’est ce blocage qui mène à l’anxiété permanente, à l’épuisement, aux insomnies, aux douleurs chroniques, aux maladies de peau, au perfectionnisme maladif. Ce n’est pas un hasard : c’est une réponse nerveuse de survie.
Car rappelons-le : notre système nerveux n’a pas été conçu pour l’entrepreneuriat moderne, ni pour la réussite financière. Il a été conçu pour nous protéger. Sa fonction est de conserver l’énergie, d’éviter le changement, de réagir rapidement à la menace. Or, dans nos vies d’entrepreneurs, chaque nouveauté, chaque défi est interprété comme une menace. Le corps se met alors en alerte maximale, et reste coincé là.
Retrouver le chemin de la régulation
Alors, que faire ? Parce qu’il est évident que nous ne pouvons pas simplement tout arrêter. Les obligations, les échéances, la famille, les enfants sont là. Mais ce que nous pouvons faire, c’est instaurer une hygiène de régulation du système nerveux. Des pratiques quotidiennes qui permettent d’éviter l’empilement du stress.
La dérégulation se reconnaît à ces petits signaux : cette tension dans la poitrine, cette lourdeur, ce malaise qui s’installe même quand tout semble aller bien. Parfois, la tête dit « oui » mais le corps répète « j’ai peur ». Et tant que cette peur n’est pas accueillie, tant que l’on ne sait pas la réguler, tôt ou tard elle bloque.
La clé est de reconnaître ces signaux et d’avoir les outils pour y répondre. Pas seulement en mettant un pansement à l'aide de méditations ou de respirations, dont beaucoup n'ont d'ailleurs pas la capacité à cause du stress chronique, mais en rééduquant le système nerveux pour qu’il retrouve sa capacité naturelle de flexibilité, pour qu’il puisse alterner entre action et repos, entre défi et sécurité.
L’Intelligence Neuro-Somatique : la compétence d’avenir
C’est précisément ce que propose l’Intelligence Neuro-Somatique (INS).
Car ce dont nous avons besoin, ce n’est pas seulement de respirer ou de méditer ponctuellement, mais de réapprendre en profondeur à vivre dans un corps régulé. La neuroplasticité nous montre que le cerveau et le système nerveux se remodelent en permanence. La question est : dans quel sens ?
Souvent, sans en avoir conscience, nous renforçons nos réponses au stress. Nous devenons experts en sur-adaptation, en hypervigilance. Mais lorsque nous apprenons à diriger cette plasticité, à la mettre au service de la sécurité, de l’ouverture et de la croissance, alors notre vie change.
L’INS est une compétence. Elle s’entraîne. Elle transforme la manière dont nous travaillons, décidons, aimons, créons. Elle redonne le choix. C’est cela qui permet à un entrepreneur de redevenir aligné avec son activité, d’incarner pleinement sa réussite et de la savourer au lieu de la subir.
Vers un nouveau paradigme du succès
Le succès n’a pas besoin d’avoir un goût amer. Il peut rimer avec joie, abondance, équilibre. Mais pour cela, il faut oser un nouveau paradigme : placer le système nerveux au cœur de notre croissance.
Car réguler son système nerveux est une compétence vitale, certainement l'ultime clé d'un succès qui résonne juste. C’est elle qui permet de transformer la fatigue en énergie, l’anxiété en clarté, le doute en confiance.
Et si vous décidiez aujourd’hui que votre réussite n’allait plus se faire contre vous, mais avec vous ? Candidatez pour ma prochaine session de certification professionnelle, nous allons révolutionner votre pratique, vous placer en expert et vous permettre de propulser votre activité dans la joie et le confort : https://www.nervoussystemwealth.com/intelligence-neuro-somatique
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